Depuis quelque temps, une tendance inquiétante se dessine dans le discours de certaines personnalités politiques : la remise en question du caractère politique de la culture.
Ce discours, qui confine la culture à une forme de divertissement est en réalité une tentative de neutralisation de son pouvoir de transformation sociale.
Car oui, la culture est politique parce qu’elle dit le monde tel qu’il est, et esquisse des pistes d’évolutions. Elle s’est toujours située dans le champ politique et doit le rester.
Aux impacts des mesures des Gouvernements fédéral et wallon qui mettent à mal le non marchand s’ajoute aujourd’hui l’annonce d’un retour à l’austérité à la Fédération Wallonie Bruxelles, qui n’épargnera aucun secteur.
Pourtant, face aux grands bousculements sociétaux que nous vivons, face à la montée de l’extrême droite, la culture, au sens large, doit faire partie des investissements prioritaires dans notre société, comme l’éducation, la santé et le social, pour nourrir la vitalité de la démocratie et construire un futur désirable, au service du bien commun.
Pour ce dossier, Présence a interrogé des professionnels du secteur, et notamment les directions des six centres culturels de l’arrondissement de Verviers (voir plus bas), pour rappeler que la culture n’est pas un luxe, et qu’elle ne doit pas le devenir !
Source: Extraits choisis de la carte blanche “La culture, un rempart démocratique nécessaire contre les régimes autoritaires”, La Libre, 24/02/2025.
INTERVIEW
"DÈS QUE NOUS LE POUVONS, NOUS RAPPELONS QUE LA CULTURE EST ESSENTIELLE!"
Régis Cambron, Viceprésident de l’Association des centres culturels, membre du Conseil supérieur de la Culture et Président de la Chambre de concertation de l’action culturelle territoriale.
Présence : Dans plusieurs cartes blanches, l’ACC rappelle le caractère "essentiel" de la culture, le choix de ce terme est important?
Régis Cambron: Lors de la pandémie de la COVID- 19, le champ culturel a été qualifié de "non essentiel", mot choisi par les politiques pour qualifier ce qui était indispensable et ce qui ne l’était pas. Cette appellation faisait fi de dimensions essentielles pour chaque individu. Les populations humaines sont grégaires au sens noble du terme, on ne peut se construire sans relations. On voit maintenant la souffrance mentale et les impacts psychiques induits par la gestion politique de cette pandémie. C’est le cas des jeunes en particulier, mais également pour les anciens, qui ont dû faire face à un profond isolement. Nous avons pris la mesure de cette "essentialité" à différents niveaux. En dehors de cette marginalisation du secteur culturel à laquelle je faisais référence, le fait d’être qualifié comme « non essentiel » induisait dans le champ politique une diminution de l’intérêt à y injecter de l’argent.
Cela induisait également une diminution de l’attention envers tout le champ artistique et ses différents métiers. On a assisté à une érosion massive chez les technicien·nes de spectacle, chez les artistes au sens large – c’est d’ailleurs toujours le cas – aussi par manque de statut social réel pour ce métier. Voilà pourquoi depuis, dès que des cartes blanches ou autres textes sont rédigés à l’initiative de groupes culturels, nous martelons ce mot, nous rappelons que la culture est essentielle.
Certain·es de nos représentant·es politiques remettent en question le bien-fondé d’une culture subsidiée, voire d’un ministère de la culture. Que pensez-vous de ces discours?
On constate effectivement un durcissement des langages politiques, avec un débat qui est très centré sur l’utilité sociale, plutôt que sur les bienfaits sociaux. Ce qui est préoccupant, c’est la manière dont les gens peuvent comprendre les choses, dans cette tendance à la superficialité de la perception. Il y a une banalisation de l’écrit et des discours en termes d’argumentaires, des idées innommables sont présentées comme des évidences alors qu’elles ne sont même pas objectivées. Il ne s’agit pas ici de débats de points de vue ou de confrontations d’idées, mais plutôt d’affirmations balancées à qui mieux mieux.
Dans ce contexte, il est compliqué pour les citoyen·nes lambdas, et je dis cela sans volonté d’être caricatural ou péjoratif, de maîtriser les tenants et les aboutissants. Être dans la réactivité des punchlines par presse interposée ne permet pas à celles et ceux qui la lisent de prendre conscience des enjeux majeurs sous-jacents.
Paradoxalement, alors qu’on assiste à la simplification du langage dans toute une série de domaines, la terminologie des textes légaux sur le plan des politiques culturelles est, elle, de plus en plus complexe!
Le 12 mars dernier, vous avez rencontré Élisabeth Degryse, Ministre-Présidente de la FWB, chargée de la Culture, quelles sont les perspectives qui découlent de cette rencontre?
Le discours tenu se veut rassurant, et centré avant tout sur la préservation des acquis, avec une marge de manoeuvre budgétaire restreinte. L’enveloppe restera en l’état, car l’accord du gouvernement est passé, tant au niveau communautaire que fédéral. Il y a énormément d’enjeux qui dépendent de différents niveaux de pouvoir et qui sont intriqués, il n’est pas toujours facile de mesurer l’impact de certaines décisions politiques.
Je pense que nous sommes dans une période où de nombreuses restrictions sont cautionnées sous couvert d’austérité. Cela provoque les réactions sociales actuelles que l’on connaît. Les politiques qui prônent la doctrine libérale étaient présents dans toutes les coalitions ces 40 dernières années, on fait pourtant porter une grande partie du poids de ces choix financiers sur le seul salariat et au prix d’un détricotage systémique d’acquis sociaux, de notre sécurité sociale, du statut des services publics…
La Belgique reste un paradis fiscal pour les entreprises, pourtant, le narratif privilégié est de faire passer les demandeur·euses d’emploi, les malades, les allocataires sociaux comme des "profiteurs". Jusqu’où cela va-t-il aller?
Est-il donc important dans ce contexte de continuer à proposer un autre narratif?
Il faut résister, s’indigner. Il faut se convaincre que l’action est toujours mieux que l’inaction, on construit en agissant. Et si l’on ne le fait pas pour soi, alors on peut penser aux générations qui nous suivent. Nous façonnons maintenant le monde de demain. L’action culturelle prépare les citoyen·nes à avoir la capacité critique de comprendre le monde, d’y vivre, de s’y intégrer, de s’y épanouir, et peut-être aussi d’agir sur son développement futur. Dans les structures culturelles, que ce soit les professionnels qui y travaillent ou les bénévoles qui s’y investissent, nous avons tous et toutes la conviction que c’est par l’action collective que l’on peut faire bouger les choses. Il n’y a pas de fatalité!
PORTRAITS
FOCUS SUR LES 6 CENTRES CULTURELS DE L'ARRONDISSEMENT!
À travers les paroles des directeurs et directrices, découvrons les spécificités de chaque centre culturel, mais aussi et surtout ce qui les rassemble: des actions tournées avant tout vers les citoyen·nes.
"LES CENTRES CULTURELS LUTTENT POUR PLUS DE SOLIDARITÉ, DE PARTAGE ET DE CONNAISSANCES"
Frédéric Muller, Directeur du Centre culturel de Dison
Les centres culturels sont des lieux qui offrent la possibilité aux gens d’avoir accès à la culture et à des outils de manière très démocratique au niveau financier. L’idée de lutter pour plus de solidarité, de partage, de connaissances, de participer au fait que chacun·e puisse exercer son rôle de citoyen ·ne, c’est passionnant. C’est la mission d’éducation permanente au sein des centres culturels qui m’intéresse le plus. Elle est une réalité au Centre culturel de Dison depuis le début, liée au contexte socio-économique de la commune. Cela fait également pleinement partie de nos missions inscrites dans le décret qui régit nos actions. Le métier de l’animation est une fonction qui n’est pas forcément bien identifiée au sein des centres culturels, et parfois réduite à un aspect ludique. Avoir la capacité d’animer des groupes, des enfants, des adultes de tous horizons, et ce, presque quotidiennement, c’est ce qu’on voit le moins et c’est pourtant une tâche noble et exigeante. L’animation, c’est ouvrir ses yeux et ses oreilles en permanence, se saisir d’une discussion, d’une observation pour élaborer des projets. J’aime l’idée que les personnes gardent une trace de leur passage au Centre culturel. Même si elles ne s’en souviennent pas, il y aura forcément des expériences, des rencontres, des moments uniques, intimes, des prises de paroles… qui participeront à leur construction. Il y a actuellement des forces politiques qui n’imaginent pas la culture comme un outil d’émancipation, cela crée forcément une rupture avec les courants de pensée qui ont fondé les centres culturels dans les années 70, avec des figures comme André Renard ou Marcel Hicter. Sur le court terme, il faudra sans doute se retrousser les manches, trouver des manières de faire perdurer nos actions. Sur le long terme, je reste optimiste, car les gens ont besoin de démocratie, de solidarité, de lieux pour se réunir, pour créer du lien. Je cite souvent une phrase de Franck Lepage, militant pour l’éducation populaire, « l’ardeur, ça compte ». À Dison, il y a des difficultés, des frustrations, mais nous continuons à travailler, simplement parce que nous croyons à un monde meilleur.
"LA CULTURE PERMET D'APPRÉHENDER LE MONDE AVEC LES MEILLEURS OUTILS POSSIBLES"
Catherine Scurole, Directrice du Centre culturel de Theux
Le Centre culturel de Theux est le plus jeune de l’arrondissement, il a été reconnu en 2004. J’ai commencé en tant que Directrice en 2009, j’avais déjà une fibre culturelle, j’aimais beaucoup le théâtre, mais je dirais que cette fibre a grandi en exerçant mon métier, sur un territoire qui m’est cher de surcroît, car il s’agit de ma commune. Participer à son développement me tient forcément à coeur. On ignore parfois tout le travail que nous faisons avec les écoles, la médiation qui s’opère en dehors des moments de spectacles, les moments aussi où nous sortons des lieux dits « culturels » pour aller rencontrer des citoyen·nes, que ce soit sur la place du village, lors de marchés, dans des homes… Partager le vécu de personnes et le transformer en mouvement créatif, par exemple en installant des oeuvres dans l’espace public, c’est un pan important de notre travail. Pour moi, le Centre culturel de Theux est un lieu attentif, convivial, chaleureux… et grandissant ! La culture est importante dans le sens où elle permet à chacun ·e de s’exprimer et d’appréhender le monde avec les meilleurs outils possibles. À mon sens, sans culture, il n’y a pas de possibilité de partage entre les citoyen·nes. Il n’y a d’ailleurs pas une culture, mais des cultures, qui sont autant d’espaces de rencontres essentiels. Je souhaite poursuivre le travail avec mon équipe en ayant conscience de la légitimité et de l’importance de notre action. Sur notre territoire, j’ai l’impression que cela est relativement bien ancré et compris. J’espère que nos missions pourront se poursuivre et grandir, à Theux comme ailleurs. Je pense que l’arrondissement de Verviers fonctionne bien au niveau culturel, tous les centres culturels sont en pleine confiance de ce qu’ils réalisent au quotidien, avec la volonté de poursuivre!
"NOTRE BUT COMMUN: FAIRE VIVRE LES DROITS CULTURELS"
Audrey Bonhomme, Directrice du Centre culturel de Verviers.
Avant d’être Directrice, j’étais animatrice régionale au Centre culturel de Verviers, qui avait pour mission de rayonner sur les 19 communes de l’arrondissement. Dans les faits, il y avait peu d’interactions. Depuis 2011, nous avons recentré notre action, avec une concertation entre les Centres culturels de Dison, Spa, Stavelot-Trois Ponts, Theux, Welkenraedt et donc Verviers, qui est porteur de celle-ci. Nos territoires sont différents, nos enjeux peuvent se décliner de façon distincte, mais nous parlons le même langage, notre but commun est de faire vivre les droits culturels. Le Centre culturel est souvent perçu comme un lieu qui fait uniquement de la diffusion. Or, depuis 10 ans, il y a une grande évolution de notre travail au niveau de l’ancrage local, avec la mise en place de partenariats avec des associations. Cela est lié au renouvellement de l’équipe, moins administrative et plus axée sur le terrain. Ce pan du travail est un peu moins visible, mais crucial. Avec la rénovation du Grand Théâtre, il y a un réel enjeu à ne pas retomber dans les travers du passé. Car même si les spectacles peuvent être des éléments déclencheurs de discussions, de réflexions, nous devons continuer à valoriser et à défendre la médiation, la sensibilisation, notamment en dehors des murs, dans l’espace public. C’est là que notre action est la plus pertinente, selon moi, car elle permet de toucher des personnes éloignées de la culture. Il n’est pas rare de devoir expliquer nos métiers, même dans la sphère privée. Certaines personnes pensent que c’est un hobby ! Parler de notre rôle, de nos missions, c’est important, tant auprès du public qu’auprès des politiques locales. On sait que les finances publiques sont dans le rouge absolu et que des questions vont se poser. Comment notre secteur pourra-t-il subsister ? Et ce, sans tomber dans la privatisation, ce qui serait évidemment à éviter. Si nous avons moins de moyens pour fonctionner, il faudra repenser certaines actions, et faire preuve de créativité pour se réinventer.
"IL Y A UNE MÉCONNAISSANCE DE TOUT CE QUI SE PASSE DANS UN CENTRE CULTUREL"
Patrick Alen, Directeur du Centre culturel de Welkenraedt
Je suis dans le secteur socioculturel depuis longtemps, j’ai toujours aimé organiser des événements, travailler avec différents publics, des artistes, des comédien·nes. Je suis Directeur du Centre culturel de Welkenraedt depuis 3 ans, je le connaissais peu au départ, tout comme le territoire, j’ai vraiment appris à le découvrir en y travaillant. Ce qui définit le mieux le CCW, c’est la polyvalence de l’équipe et le fait d’être à l’écoute, à la disposition des citoyen·nes. Il n’y a pas d’autres lieux dans la commune, dotés d’une équipe de professionnel·les de l’animation, avec une proposition équivalente à la nôtre. Je pense qu’il peut y avoir une méconnaissance de tout ce qui se passe dans un centre culturel. Il y a par exemple des moments où nos espaces sont mis à la disposition de groupes autonomes, comme notamment un atelier textile solidaire, où une vingtaine de personnes tricotent des ouvrages à destination de personnes malades. Nos centres culturels sont des lieux ouverts ! Nous espérons obtenir une spécialisation en audiovisuel, pour avoir des moyens de travailler davantage l’éducation aux médias. Ce travail d’ateliers avec des jeunes est très porteur et vecteur d’émancipation. Le dernier projet audiovisuel que nous avons mené avec des élèves de l’Athénée a dépassé toutes nos espérances. Certain·es n’avaient jamais pris la parole en public, tout le processus de réalisation d’un film leur a donné confiance en leurs capacités. La répartition des subventions financières affectées aux opérateurs culturels doit être questionnée. Je pense qu’il y a des dysfonctionnements et des inégalités dans le modèle économique global de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Gérer un centre culturel, c’est comme gérer une petite entreprise, avec du personnel, des charges, une vision à court, moyen et long terme. Il faudra être d’autant plus vigilant à l’avenir.
"LA VIE ASSOCIATIVE EST UN VECTEUR DE DÉMOCRATIE"
Françoise Servais, Directrice du Centre Culturel de Stavelot-Trois-Ponts
L’amour de l’art et de la culture ont évidemment joué un rôle dans mon choix d’orientation, au même titre que mon grand intérêt pour les gens, le relationnel. C’est à l’initiative de quelques associatifs et avec le soutien de la commune que l’idée de créer un centre culturel à Stavelot est née, l’extension du territoire avec Trois-Ponts est venue plus tard. J’ai eu envie de m’engager dans la vie culturelle de ma région et j’ai donc été engagée pour déposer le dossier de demande de reconnaissance à la Fédération Wallonie- Bruxelles, que nous avons obtenue au 1er janvier 2001. Les valeurs fondatrices de l’époque sont toujours présentes. Il y avait déjà à l’époque une vie associative très riche, un patrimoine aussi. L’un des grands axes de notre projet culturel a été d’harmoniser l’offre culturelle existante et de la compléter avec d’autres champs peu présents. Le soutien aux associations est un aspect peu visible de notre travail; or, je suis convaincue que la vie associative est un élément essentiel de la cohésion sociale. Ce sont des espaces vecteurs de démocratie, car on le sait, dans les régimes totalitaires, il est hors de question de laisser les gens se rassembler et réfléchir ensemble ! Ce soutien se concrétise par l’organisation d’événements liés à des thèmes qui les mobilisent, l’accès à des salles, à du matériel, des aides dans leurs recherches de financements ou dans la création de supports promotionnels… On sait à quel point ces gens qui s’engagent ont besoin de solidarité. C’est un travail de fond prioritaire pour nous, qui demande énormément d’énergie. La vie des centres culturels n’a jamais été un long fleuve tranquille, elle ne l’est toujours pas ! Le climat politique, le contexte budgétaire… font que nous sommes dans une certaine forme de résistance. L’une de mes préoccupations pour l’avenir, c’est de pouvoir continuer à permettre l’accessibilité de nos activités au plus grand nombre. Le défi pour l’ensemble du secteur culturel sera de continuer à conscientiser et à cultiver l’esprit critique, de permettre à chacun·e de se faire un avis documenté sur les grandes questions de société. Il en va là aussi de la préservation de notre démocratie.
"UN CENTRE CULTUREL EST DÉVOUÉ AU BIEN-ÊTRE CULTUREL DES HABITANT·ES"
Alexandra Philippe, Directrice du Centre culturel de Spa-Jalhay-Stoumont
J’ai été engagée par le Collège de la Ville de Spa en 1991, c’était un contrat d’un an, pour créer le Centre culturel, mettre en place les statuts, rencontrer les gens sur le terrain, commencer à développer des activités… J’ai pu rencontrer les associations du territoire, une quinzaine à l’époque, pour les convaincre de se mettre autour de la table. Il y en a désormais 80 actives sur les 3 communes qui composent notre territoire d’actions, et nous travaillons avec un bon tiers d’entre elles. Sans les associations, il n’y a pas de centre culturel ! Nous travaillons beaucoup à les soutenir et à leur apporter notre attention. Pendant 10 ans, nous avons été exclusivement soutenus par la Commune, puis nous avons finalement introduit une demande de reconnaissance à la Fédération Wallonie-Bruxelles, que l’on appelait alors Communauté française. C’était important d’avoir notre indépendance et d’affirmer notre identité, d’ouvrir de nouvelles perspectives d’évolution. Un grand changement dans la vie du Centre culturel a été l’extension de notre territoire aux communes de Jalhay et de Stoumont. Une belle confiance s’est tissée au fil du temps. Ce que nous souhaitons, c’est être une institution dévouée au bien-être culturel des habitant ·es, attentive aux besoins de chacun·e et des associations. D’avoir des actions engagées, dans une logique pluraliste et apolitique. Lorsqu’il y a des débats spécifiques qui surviennent sur la place publique, nous pouvons par exemple organiser un débat où les différents points de vue sont représentés. Si ces mécanismes ne peuvent avoir lieu dans un centre culturel, où le fera-t-on ? L’avenir du secteur fait peur, des discours politiques montrent des optiques très différentes par rapport à ce qui fonde les centres culturels, notamment l’utilité de l’éducation permanente dans nos missions de base. J’aurais beaucoup de mal à concevoir le fait de devoir potentiellement gérer une institution différemment, avec la perte de ces fondamentaux. Des centres culturels qui ne feraient que de la diffusion, ce serait comme perdre notre ADN.
Photo : les équipes des centres culturels de l’arrondissement (presque) au complet, lors d’une journée de rencontre organisée annuellement par la coopération.